Jason Oswald, l'oiseau à qui on a coupé les ailes.

Puis il y a eu ce foyer pour jeunes. Ils ont grandis dans la délinquance et c'était pas plus mal. C'était ça, l'avenir d'Holmesty. Ce foyer lui a permit de se forger un caractère, de devenir celui qu'il est aujourd'hui. Et c'était nécessaire pour son avenir et celui de Blue. C'était lui l'homme de la famille, il se devait d'avoir une présence, une vraie, pour elle comme pour lui. Pour eux. C'était elle et lui à présent. Et malgré qu'ils étaient jeunes, trop jeunes, ça n'a rien empêcher. C'était sûrement le manque d'affection qui faisait surface et ils étaient ensemble. Et ça a dérapé. Comme dirait certaines personnes, ils ont commis l'irréparable, l'interdit. Y a des choses qui se contrôle pas, eux ils ont rien pu contrôler ce soir-là. Et ça aurait dû s'arrêter à une seule fois, mais c'est devenu comme un jeu entre eux. Une habitude.

Quand on né Oiseau, on reste Oiseau. Jason n'a pas été étonné lors du verdict. Un système de groupe avait été mis en place par l'état, classant les personnes lors de leur 16 ans. Il avait vécu dans la misère et bien souvent, on y reste. Il aurait juste apprécié qu'on lui laisse la chance de prouver qu'il valait mieux que ça sous ses airs de gars renfermé et ses fringues débraillés. Il avait toujours connu ça, il pouvait continuer encore. Il s'était de toute façon fait la promesse qu'il arriverait à les sortir de cette pauvreté, lui et Blue.

Sauf qu'elle, elle a réussit à se sortir de là toute seule. Quand elle a eu seize ans, elle a pu intégrer les Loups. Et Jason a accepté ça, parce qu'il savait que les Oiseaux sans ailes, elle en avait marre. Elle méritait mieux que ça. Et il valait mieux elle que lui. Mais elle est parti quand même et dans un coin de sa tête, il a un peu de rancune. Parce qu'elle, elle a réussit à prouver qu'elle valait mieux que ça alors que lui, il est toujours en train de galérer pour s'en sortir. Elle l'a laissé. Mais il a pas le droit de lui en vouloir parce qu'elle y ai pour rien. Alors Jason continue d'attendre. D'espérer qu'un beau jour, la chance lui sourit et lui offre une opportunité qu'il saisira et qui lui permettra de s'échapper de ce débris dans lequel il vit, de ces vêtements dans lesquels il se sent mal et sale. Y a toujours de l'espoir, il suffit juste d'y croire. Et pendant ce temps, Jason Oswald se contente de vivre comme un déchet. Avec le regard des personnes remplit de dégoût des autres, leurs orbes criant « tu es un déchêt ! » C'est une habitude à prendre, on s'y fait. Et si parfois l'envie lui prend de tout abandonner, il continue de persévérer parce qu'il est assez fort pour ça. Pour survivre. Il ne va pas abandonner. Un Oswald n'abandonne pas. Pas lui, en tout cas.