Tu as à peu près autant de charme qu’une limace crevée (Clyde)

Il a suffi d’un jour, un seul pour que ta vie bascule et que tu saches ce que je voudrais faire par la suite. Tu trouves étrange qu’une seule chose puisse changer ainsi le cours des choses. Quand on dit que la vie est pleine de surprise, ce n’est pas totalement faut, tu dirais même que c’est vrai. La vie vous prend par surprise au moment où vous vous y attendez le moins. Un jour vous êtes tranquillement en train de siroter un cocktail dans le jardin sous le soleil et le lendemain vous vous retrouvez à l’hôpital en priant pour que tout ce passe bien et à attendre qu’un médecin vienne vous chercher. Vous comptez les secondes, les minutes puis les heures dans votre tête et vous vous demandez quand tout ceci sera finit. Puis vient le moment tant attendu, celui où le médecin arrive le visage sans émotion et vous vous demander s’il s’est bon ou si c’est mauvais. Vous stresser comme jamais. Personne ne peut imaginer ce que c’est, personne ne peut savoir tant qu’il ne l’a pas vécu. Le médecin s’approche de plus en plus et une fois qu’il est bien en face de vous prêt à parler vous ne voulez plus qu’il parle, non, vous vous qu’il soit loin, très loin de vous. Eh bien toi c’était ce que tu voulais à ce moment, tu voulais qu’il repart d’où il vienne mais d’un autre côté tu voulais savoir ce qu’il avait à te dire. Il commence à ouvrir la bouche et…

Peut-être que si tu leur racontais ton histoire depuis le début ils comprendraient mieux. Alors voilà : le 25 décembre 1990 dans l’hôpital à Sydney en Australie naquit le plus beau bébé du monde, non tu plaisante, enfin aux yeux de ta mère c’était la vérité. Ta mère décida de m’appeler Clyde Cameron Nightingal. Personnellement, tu aurais préféré t’appeler Cameron mais bon on ne choisit pas son prénom. Elle avait décidé de t’appeler Cameron parce que ton géniteur, enfin celui qui est censé être ton père s’appelait ainsi. Celui qui à participer à ta création s’est volatilisé dans les airs deux jours après avoir appris que ta mère était enceinte donc ce fut seule que ta mère te mis au monde ce qui fait que je tu n’avais pas de père et portais le nom de ta mère. A l’école ça t’avais valu de nombreuses réflexions et de nombreux surnoms dont tu tairas les noms, à croire qu’on vit encore à l’époque où les enfants hors mariages où de lésion extra-conjugale est une fatalité pourtant, il en  existe beaucoup plus qu’on ne le pense.

Les cinq premières années, tu les passas seul avec ma mère. Vous étiez proches et fusionnels à telle point qu’on aurait dit plus un frère et une sœur qu’une mère et son fils. Chaque week-end vous alliez au cinéma, dans des fêtes foraines ou à la plage l’été. Pour toi, elle ne comptait pas. Tout ce que je voulais, elle te l’achetait mais tu n’en avais jamais profité. Tu avais tout pour être heureux et tu n’avais pas besoin qu’elle t’achète des choses pour satisfaire à ton bonheur, sa seule présence me suffisait. C’était ta maman d’amour, la meilleure chose que tu avais et pour rien au monde tu aurais voulu en changer. La présence d’un père, d’une présence masculine ne te manquait pas du tout parce que d’une tu ne savais pas ce que ça faisait et de deux ta mère était parfait et se débrouillait parfaitement bien tout seule. Tu ne savais pas si c’était le fait de ne pas avoir de père où autre chose, mais tu avais grandi plus vite que les autres si bien qu’à quatre ans, tu savais déjà lire, écrire certains mots et compter jusqu’à dix si bien que tu avais sauté la classe de grande section et tu avais directement été en CP.

Mais voilà, lorsque tu as eu six ans, ta mère à trouver un homme nommé Antoine et elle s’est mariée avec. Il gâchait votre tranquillité et vous aviez déménagé. Et pour couronner le tout, la cerise sur le gâteau : deux ans après, ils t’ont donné une petite sœur.  Durant Huit ans tu avais été enfant unique et durant six ans tu avais vécu seul avec ta mère et tu étais le seul centre d’attention de ta mère. A la naissance de ta petite sœur tu es devenu un enfant diabolique, insupportable, colérique et capricieux autrement dit, tu étais invivable. Tu enchainais les punitions, les disputes et les remarques. Chaque jour tu inventais une nouvelle bêtise et à chaque fois, elle augmentait en dangerosité et dès que ta sœur en a eu l’âge tu l’as entrainé avec toi. Ton entrée dans l’adolescence et dans ce qu’on appelle l’âge bête n’a rien arrangé du tout. Tu ne travaillais plus, Tu ne pensais qu’aux filles, aux copains et à faire des virés. Avec tes copains ou t’amuser avec les filles, vous les faisait souffrir, vous leur promettiez la lune et puis vous les larguiez lâchement.

Toutefois, le 14 août 2003 tu avais appris une mauvaise nouvelle qui t’avais fait directement redescendre sur terre et redevenir une « bonne » personne. Tu étais tranquillement installé dans la cuisine à la table et tu mangeais ton bol de céréale. Ill devait être environ dix-heures lorsque ton beau-père et ta mère entrèrent dans la cuisine. Les yeux de ma mère étaient rouges comme si elle avait pleuré et ton beau-père n’avait pas une meilleure tête. En les voyant entrer, tu reposais la cuillère que tu t’apprêtais à mettre dans ta bouche et les regardas sans rien dire. « Cly, il faut qu’on te parle » commença ta mère. En général quand on dit ça, c’est que c’est sérieux mais surtout très grave. « J’ai un cancer des ovaires… » Tu ignores ce qu’elle a dit ensuite, tu ignores combien de temps tu as mis à réagir à ce qu’elle me disait mais quand ce fut le cas, tu balançais ton bol de céréale et parti en courant de la maison.

Tu avais quinze ans et tu avais fini le lycée. En plus d’avoir sauté la grande section, on t’avait également fait sauter la quatrième. Aussi étrange que ça puisse l’être tu avais été un cancre mais tu étais quand même un très bon élève et à quinze ans tu avais obtenu ton diplôme de fin d’étude avec une mention. Dans les mois qui avaient suivi l’annonce du cancer de ta mère, vous avait déménagé et vous vous étiez rapprochés de votre ancienne maison. Attendre, c’est long d’attendre. Les salles d’attentes tu les détestais. Depuis deux ans tu en avais vu défiler des salles d’attente. Sagement tu attendais qu’un médecin vienne annoncer à ta sœur, ton beau-père et toi comment c’était passé l’opération de ma mère. Elle avait décidé de se faire opérer et elle t’avait expliqué qu’ainsi le cancer disparaitrait. Donc voilà, maintenant vous attendiez. Lorsqu’un médecin arriva, vous vous levèrent tous les trois en même temps. « Alors ne vous inquiétez pas tout c’est bien passé et normalement le cancer ne devrait pas revenir. » Et c'est depuis ce jour là que tu sais que plus tard, tu ferais de la recherche dans le médical.